top of page

Peugeot 205 T16 : de la gloire des rallyes aux arènes du Rallycross

  • Photo du rédacteur: Philippe
    Philippe
  • il y a 11 minutes
  • 4 min de lecture

Les Peugeot 205 Turbo 16 font partie de ces rares voitures qui ont changé le visage du rallye… puis ont trouvé une seconde vie tout aussi intense une fois la page du Groupe B tournée. Pensée dès l’origine comme une machine d’usine, construite en série limitée pour répondre aux règles d’homologation, la T16 a rapidement quitté le domaine du simple “prototype de rallye” pour devenir une référence absolue du sport auto des années 80.


ree

205 T16 : naissance d’une icône

Lorsqu’elle apparaît au milieu des années 80, la 205 T16 n’a plus grand-chose à voir avec la petite citadine qui lui sert de base visuelle. Sous la carrosserie élargie se cache un châssis spécifique, un moteur quatre cylindres turbo installé en position centrale arrière et une transmission intégrale pensée pour avaler les spéciales les plus cassantes. Cette architecture radicale lui permet de décrocher des titres mondiaux en rallye et de bousculer définitivement la hiérarchie de la discipline.

Pour obtenir son passeport en Groupe B, Peugeot fait fabriquer environ 200 exemplaires “de route”, assemblés à Poissy puis finalisés avec un niveau de finition plus civilisé, mais toujours construits autour du même concept : coque profondément modifiée, mécanique transversale turbo, quatre roues motrices. Ces autos d’homologation, rares et numérotées, servent de base à de nombreuses conversions compétition dès que l’occasion se présente.


Après le Groupe B : l’appel du Rallycross

Quand le Groupe B est stoppé, les 205 T16 d’usine et les autos issues de la série d’homologation ne sont pas pour autant condamnées à dormir sous des bâches. Très vite, elles trouvent refuge dans des disciplines où leur fiche technique reste une arme redoutable : rallye-raid, courses sur glace et surtout Rallycross. Le format des épreuves – départs arrêtés, manches courtes, alternance terre/asphalte – colle parfaitement aux qualités d’une T16 : motricité, brutalité du turbo, capacité à encaisser les chocs et les changements d’appuis.


En France, les 205 T16 deviennent rapidement des protagonistes majeurs du Rallycross. Préparées à partir de bases d’homologation, elles reçoivent des évolutions moteur et châssis spécifiques, parfois inspirées des versions “Evo 1” et “Evo 2” de rallye, avec des puissances qui peuvent largement dépasser les chiffres de l’époque WRC. Les carrosseries sont adaptées au contact, les trains roulants réglés pour les relances violentes, et les pilotes apprennent à exploiter le couple massif du turbo sur des circuits où l’on passe plus de temps de travers que dans l’axe.



Une carrière complète pour l’exemplaire présenté

L’auto dont il est question ici est précisément l’une de ces 205 Turbo 16 issues de la série d’homologation. Née en configuration “série 200”, elle commence sa vie en compétition sur la glace, engagée aux 24 Heures de Chamonix avec un équipement de sécurité adapté mais encore très proche de son état d’origine. C’est là qu’elle reçoit ses premières marques de course : impacts de projection de glace, petites blessures de carrosserie, patine d’une endurance hivernale disputée de nuit comme de jour.


Par la suite, la voiture est entièrement remise en condition et convertie dans une configuration plus radicale de type “Evo 1”, avec un niveau de préparation aligné sur les standards de la fin des années 80. Elle s’illustre alors en rallye national, décrochant notamment une belle place dans un grand rendez-vous du championnat de France, avant de basculer progressivement vers ce qui deviendra son terrain de jeu principal : le Rallycross.


La T16 dispute encore quelques épreuves routières, mais trouve logiquement sa place sur les circuits mixtes où sa motricité et sa réactivité font merveille. Elle y signe des victoires en Championnat de France de Rallycross, confiée à des pilotes spécialistes de la discipline, et accumule ainsi un palmarès représentatif de cette “deuxième vie” des anciennes Groupe B, faite de manches explosives, de finales disputées et de duels roue dans roue. Dans le même temps, elle retourne sur la glace de Chamonix, cette fois avec une évolution aérodynamique plus poussée de type “Evo 2” et des équipages mêlant références du rallye français, pilotes de haut niveau et profils plus atypiques.


Après sa dernière campagne sportive, la voiture est entièrement reconditionnée une nouvelle fois, puis cédée à son propriétaire actuel qui la conservera précieusement pendant des années. Aujourd’hui, elle se présente dans son état d’origine de fin de carrière : configuration course, patine intacte, traces de son histoire sportive, et moteur tournant. C’est une base idéale pour une restauration soignée ou pour être préservée dans son jus, témoignage direct de ce que furent réellement les Groupe B une fois sorties des projecteurs officiels.


Pour un passionné, cette 205 Turbo 16 représente bien plus qu’une belle pièce de vitrine : c’est l’une des quelque 200 voitures ayant servi à homologuer la T16 en Groupe B, avec une carrière documentée en rallye, en endurance sur glace et en Rallycross. Une trajectoire complète, de la naissance du mythe à cette fameuse “autre vie” où la passion a continué d’écrire l’histoire.


 
 
 

Commentaires


bottom of page