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104e édition du Tourist Trophy : l’Île de Man, théâtre d’une ferveur sans égal




Du 26 mai au 7 juin 2025, les pilotes les plus audacieux et des milliers de passionnés se retrouvent sur l’île britannique pour célébrer la course la plus mythique du sport moto.


1907 : la naissance d’un mythe insulaire

Quand la Grande-Bretagne interdit les courses sur route, l’Île de Man saisit sa chance. En 1907, elle organise la toute première édition du Tourist Trophy. Le tracé s’installe définitivement en 1911, sur un parcours de 60,72 km, truffé de 264 virages, traversant villages, collines et routes rurales. Ce circuit, baptisé Snaefell Mountain Course, deviendra l’un des plus redoutés… et des plus respectés au monde.


1949-1976 : le TT entre dans la légende mondiale

Dès 1949, le TT rejoint le championnat du monde de vitesse. Les plus grands noms de la moto y viennent pour s’affronter dans une ambiance unique : celle d’une île transformée en sanctuaire mécanique. Mais après des décennies de gloire, la dangerosité extrême du tracé — plus de 250 pilotes y ont laissé leur vie — pousse la FIM à retirer l’épreuve du calendrier en 1976. Le TT devient alors un monde à part, une épreuve hors normes, où l’esprit du road racing survit envers et contre tout.


Le peuple du TT : bien plus qu’un public

Chaque année, des dizaines de milliers de fans traversent la mer d’Irlande pour se rendre sur l’Île de Man. Certains viennent en ferry, d'autres en avion ou à moto, pour vivre au plus près une semaine hors du temps. On y plante sa tente sur un bout de talus, on discute avec des passionnés du monde entier, on vibre au rugissement des moteurs. Le TT est un pèlerinage : une messe mécanique à ciel ouvert.

Sur les bords du circuit, des générations entières se passent le flambeau. Ici, on vient célébrer les vivants et honorer les disparus, observer les pilotes frôler les murets à plus de 300 km/h. Rien de comparable n’existe ailleurs. Le TT ne se regarde pas : il se vit, se ressent, s’absorbe.


Les héros de la Montagne

Joey Dunlop, figure éternelle, 26 victoires entre 1977 et 2000. Le « King of the Mountain », discret, légendaire, presque mystique.

Michael Dunlop, son neveu, a porté le flambeau familial plus haut encore : 29 victoires en 2024, un record absolu.


John McGuinness, monument britannique, 23 succès et toujours fidèle au rendez-vous.

Dave Molyneux, inamovible roi du sidecar avec 17 victoires et 31 podiums.

Ian Hutchinson, rescapé des blessures, auteur d’un quintuplé historique en 2010.

Et puis il y a Peter Hickman, Dean Harrison, Steve Hislop, Bruce Anstey, Mike Hailwood… des noms qui résonnent dans chaque pub, chaque paddock, chaque conversation.


2025 : l’histoire continue de s’écrire


Cette 104e édition s’annonce encore une fois palpitante. Michael Dunlop, Peter Hickman, Davey Todd, Dean Harrison... Tous seront là, prêts à défier une route qui ne pardonne rien. Car le TT, c’est avant tout un duel entre l’homme et la route, entre le talent et la fatalité.

Chaque virage peut devenir un piège. Chaque tour est un acte de foi. Et pourtant, ils y retournent — parce que cette course est unique, viscérale, indomptable.

Et dans les champs, les pubs, les tribunes naturelles, les fans sont là, eux aussi. Fervents, émus, silencieux parfois, bruyants souvent. Ils forment cette communauté singulière qui fait du TT bien plus qu’un événement : un rite initiatique partagé.

« Un tour parfait n’existe pas », disait Joey Dunlop. Et pourtant, chaque année, ils en approchent un peu plus… Et nous, au bord de la route, on retient notre souffle.


Le TT : un souffle d’humanité, une mémoire en marche

Le Tourist Trophy n’est pas un spectacle. C’est un cri, une prière, un hommage. Un monde où la technologie s’efface derrière le courage. Un moment où le passé et le présent se rejoignent dans un grondement inimitable. Une preuve que la passion, la vraie, ne meurt jamais.



 
 
 

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